Je n'ai pas même su son prénom, et je ne le saurais jamais, faut dire qu'elle n'était pas trop causante la soeur ; je la croisais tous les matins au moment de sortir de chez Monsieur le curé, qui m'hébergeait dans cette capitale de province au fin fond de Madagascar. Ampanihy, c'est le nom de la ville (là où vivent les chauves-souris), capitale du pays Mahafaly (province au sud de Madagascar, Mahafaly signifiant : qui rend tabou, ou : qui rend heureux .... selon votre interlocuteur !) Ampanihy, c'est 3 grandes rues en terre battue, 3 ou 4 églises, une congrégation de soeurs et un dispensaire, on s'y ennuie un peu, bien qu'il y ait une boîte de nuit paraît-il... Et bien sur un marché, le tout perdu au fond d'un désert plein d' épineux ; venant de Tulear, la grosse ville côtière située 270kms plus haut, il vous faudra en moyenne 48h de camion, parfois plus, rarement moins, à la saison des pluies, on n'y accède plus, trop pénible, trop dangereux. La sœur, à force de la croiser, je l'ai suivie un beau matin jusqu'à son dispensaire...

Il est 8h et quelques minutes, le dispensaire ouvre. Il fait déjà 35°C à l’ombre. En cherchant sur le net je n'ai trouvé au bout de nombreuses heures de recherche que ceci : Ampanihy est un village de brousse de 3 350 habitants qui sont surtout cultivateurs et éleveurs de chèvres et de boeufs. Mais la sécheresse qui sévit presque toute l’année empêche le rendement et les gens restent dans la pauvreté sans évoluer. Régulièrement, les gens de la région souffrent de famine, ne se nourrissant que de fruits sauvages. Dans le dispensaire du village, il y avait une latrine pour l’usage des malades tuberculeux, mais en janvier 2007, nous avons eu un cyclone et tout s’est effondré. Il faut absolument construire une autre latrine, élément essentiel pour l’hygiène des malades. Il serait nécessaire aussi d’aménager un caniveau au bord de la route, car les pluies diluviennes risquent de détruire le local des malades tuberculeux. La Sous-Préfecture d’Ampanihy compte 23 000 habitants et les gens viennent nombreux et de loin pour se faire soigner au dispensaire. Nous traitons environ 50 malades par jour. Le dispensaire fonctionne avec une minime participation de chaque malade au coût réduit des médicaments. Nous ne pouvons pas demander une participation locale pour ce projet, les gens étant trop pauvres. Soeur Marie-Noël (responsable du dispensaire jusqu'en 2009) le 09 février 2011, 08h 16mn 46s.
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